Le larsen, un ennemi dont on aimerait se passer en situation de live, rien de plus désagréable que d’entendre un larsen pendant que l’on joue un morceau.
C’est quoi un larsen?
Le larsen appelé aussi feedback en anglais est un phénomène physique, lorsqu’un microphone est placé à proximité d’ un haut-parleur, le micro capte le son de celui-ci et par conséquent le retransmet à nouveau dans l’amplification, et cela crée une boucle.
La fréquence du larsen va dépendre de la distance entre le micro et l’enceinte, mais aussi de l’acoustique de la pièce, de la qualité de votre matériel, de la direction de vos enceintes.
Il peut se produire un larsen à n’importe quelle fréquence, suivants tous ces paramètres.
L’acoustique de la salle à t’elle une influence?
Malheureusement oui, vous n’aurez pas le même son dans un bistrot avec du carrelage au sol, des vitrines, etc. et un endroit avec moquettes et rideaux.
Entrez dans la salle claquez des mains et vous aurez déjà une idée de la résonance de celle-ci, réverbe, aigües, etc..
Toutefois, il existe des tables numériques comme chez presonus à partir d’une certaines gammes qui proposent, une analyse de la pièce, d’autres appareils proposent aussi cette analyse, moi j’en possède une et cela s’avère bien pratique.
Pour cela il faut un ordinateur ou tablette, et un micro de mesure, dans la table presonus il y a un logiciel qui va créer un bruit rose, (envoyer du souffle) dans vos enceintes, placer votre micro de mesure devant l’enceinte, il va en résulter une courbe de fréquence sur l’écran, qui montrera les défauts de la pièce, avec des bosses dans les graves ou aigües ou medium, négatif ou positif.
Le but est d’avoir une courbe la plus plate possible, la presonus met à disposition un égaliseur 4 bandes paramétriques afin de corriger grossièrement les défauts de la pièce, il est évident qu’il faut commencer par cela avant d’installer et balancer le groupe..
La pièce aura une influence évidente aussi sur le larsen…
Que faire dans un premier temps?
Avant d’utiliser des anti-larsens et autres appareils destructeurs de son, il faut déjà bien placer les micros et enceintes, ainsi que les retours de scènes.
Et cela commence par le type de micro que vous avez, en effet, vous avez des micros du type cardioide, hypercardioide, omnidirectionnel, etc…
En général, le cardioide et l’ hyperdardioide sont utilisés pour la scène.
Quel est la différence entre cardioide et hypercardioide?
Un micro cardioide va capter le son devant et plus ou moins les côtés, un hypercardioide va avoir les mêmes caractéristiques mais captera en plus derrière comme l’image le montre ci-dessous.
C’ est donc essentiel de savoir à quel type de micro nous avons à faire, car vous placerez vos retours de scènes en fonction de cela.
Vous l’aurez compris on placera le retour derrière pour un cardioide, et pour l’ hypercardioide sur les côtés, là ou le micro est le moins sensible pour capter le son.
Dans un second temps?
Quand votre installation est prête, que tous vos micros sont placés, vous commencez les balances, vous montez le son général et vous commencez à entendre un larsen prêt à venir, et vous vous dîtes je n’ai pas assez de volume sonore que déjà un larsen se fait sentir…que faire?
Eh bien il va falloir jouer sur les fréquences aux balances, souvent on égalise chaque tranche en positif, on rajoute des aigües à outrance etc..c’est ce que l’on fait dans les débuts, mais avec l’expérience, il est préférable de nettoyer les fréquences qui rendent le son sourd, empâté.
Si vous nettoyez ces fréquences, cela va clarifier votre spectre général et laisser entendre le haut du spectre, que sont les aiguës, sans avoir boosté celles-ci.
Comment nettoyer les fréquences indésirables?
Pour le chant par exemple, on enclenchera le filtre de coupure de 80 hertz ou 100 hertz fournit suivant la table de mixage que l’on dispose, car ces fréquences ont très peu d’intérêts pour le chant et clarifient déjà le son, ensuite on va s’occuper des fréquences se situant entre 120 et 350 hertz, booster de plus 6 db et balayer le spectre entre ces deux fréquences, écoutez la fréquence qui vous semble un peu sourde, pâteuse, pas belle, une fois que vous l’avez trouvé, réduisez le gain, pas plus de 6 db, ce qui est déjà assez conséquent, si vous disposez d’un facteur Q réduisez la largeur de bande.
Ecoutez déjà avec ces petits réglages, la clarté du son ,sans avoir boosté les aiguës, si le son manque de corps, de puissance après ce nettoyage, booster un peu les graves.
rajoutez ensuite avec parcimonie des aigües.
Avec ces réglages vous avez gagné quelques db à monter.
Technique avec un égaliseur à bande et anti-larsen
La dernière chose est d’avoir deux égaliseurs mono 31 bandes en sortie de table avant amplification, un pour le côté gauche et un pour le droit, ou bien une table numérique qui propose déjà dans son routing interne des égaliseurs 31 bandes. De même qu’il est préférable d’en avoir un aussi pour chaque retour.
Le principe va être d’augmenter le général jusqu’à ce qu’un début de larsen se fasse entendre, on arrête donc d’augmenter le général, et nous allons commencer à booster une par une les bandes de notre égaliseur à +6 db, et repérer celles qui provoquent un larsen, une fois trouvé on les diminuera, ainsi on gagnera encore quelques db en sortie général.
Ne pas trop en abuser, car on détruit le son quand c’est pratiqué à outrance.
Des appareils existent sur le marché, les anti-larsens, qui vont s’occuper automatiquement de couper les fréquences, plus ou moins de bonne qualité, il faut vraiment qu’il soit de qualité et que les fréquences coupées soient très étroites.
On fera de même pour chaque retour de scène.